La semaine dernière pour le lancement de nos Q&R d’été, nous vous avons invité à poser vos questions à un pixel-artiste sur ce que vous avez toujours voulu savoir au sujet de l’aspect graphique de Habbo. Avant de vous plonger dans ce premier Q&R, nous voulons tous vous remercier pour toutes ces bonnes questions posées… donc, merci !

Bon, c’est parti. Mais nous voulons vous avertir avant de débuter, cette réponse provient directement de l’esprit d’un de nos pixel-artistes, donc cela n’a peut-être aucun sens. Encore moins en sachant que cette réponse provient de notMiceElf. Bonne chance, cher lecteur. 

Comment fais-tu pour concevoir des nouveaux mobis de telle façon à ce qu’ils soient compatibles avec les autres mobis Habbo ?
(question posée par closetspace) 

Salut closetspace et merci d’avoir posé cette question. Il s’agit en effet d’une question plutôt cool si vous souhaitez vous plonger dans le côté historique des choses, qui peuvent faire somnoler certains d’entre-vous qui déteste ce genre de chose mais en substance, ce qui est demandé ici est le style même de Habbo, et c’est là que toute la réponse se trouve. Donc, ouaip. Oh, vous en voulez plus ? Et bien, prenez un peu de popcorn, ça risque d’être long.

Le style même du jeu Habbo est encré dans l’art isométrique, donc les fondations pour tout ce qui est mobis, animaux ou avatars est basé autour de ces règles précises de cet art précisemment. Par exemple, regardez cette image d’un vieux Batman en isométrique sorti dans les années 80. Ça vous fait penser un soupçon à Habbo, n’est-ce pas?

Ces règles de bases isométriques dictent le point de vue de tout ce qui se trouve dans les apparts sur Habbo. En fait, il s’agit d’un croquis qui nous donne un semblant de quelque chose pour obtenir et garder les choses cohérentes. De ce point de départ, nous plongeons dans les spécificités du style Habbo qui sont effectivement LA partie intéressante.

Je pense que vous pouvez regarder le style isométrique Habbo comme si elle était divisée en trois étapes. 

• PREMIÈRE ÉTAPE : HABBO À SON ORIGINE

C’est cette étape qui nous a donné les règles fondamentales de ce que tout l’avenir de Habbo allait ressembler. Les mobis à cette époque et à cette étape étaient beaucoup plus simples. Les bords intérieurs (comme ceux sur les pieds de lits ou de chaises) étaient souvent noirs, la plupart des mobis ont généralement manqué de texture et les couleurs étaient également assez basiques. Ok, ne me méprisez pas et ne commencez pas à me sortir un « TU CRÈVES L’ASPECT OLDSCHOOL DE HABBO! C’EST UNE HONTE! ». Je creuse juste dans l’histoire visuelle pour donner un exemple. ÉLOIGNEZ LES TORCHES, MERCI.

Un exemple des bords intérieurs noirs avec la gamme « Mode »

Comme Habbo a fait beaucoup plus de mobis grâce aux designers et à la maitrise du pixel qui s’améliore (comme l’ont fait nos outils internes pour la fabrication de mobis… merci les développeurs!), nous avons donc quitté la première étape pour entrer dans la seconde. 

• DEUXIÈME ÉTAPE : UNE ATTENTION PARTICULIÈRE À LA FORME, AU VOLUME ET À L’ANIMATION

Nous sommes beaucoup plus attentif à la forme, au volume et à l’animation du mobi dans cette étape. Vous remarquerez que les bandes verticales deviennent beaucoup plus communs à cette étape et les bords intérieurs commencent a être colorés au lieu d’être systématiquement noirs. Par ailleurs, les couleurs sélectionnées sont beaucoup plus intéressantes d’un point de vue artistique ce qui ajoute aux mobis un petit quelque chose. Cette deuxième étape est, pour moi, vraiment en plein essor au moment où nous avons sorti la gamme Alhambra, et cette étape se poursuit pendant environ deux années.

• TROISIÈME ÉTAPE : LE PASSAGE DE SHOCKWAVE À FLASH

Et puis finalement, Habbo a migré de Shockwave à Flash, où la troisième étape revêt un style beaucoup plus moderne et prend le relai. La troisième étape est caractérisée, selon moi, par des mobis ayant plus d’impacts visuels grâce à une meilleure maitrise du pixel-art et une certaine attention à la couleur. La palette de couleur pour le dessin est souvent un peu plus lisse et ne semble pas aussi abrupte que celles de la première étape, et la première moitié de la seconde étape qui ajoute aux mobis un peu plus de 3D et sont par conséquent un peu plus complexes. Les mobis obtiennent aussi beaucoup plus d’effets de texture et de transparence qui n’était pas possible à faire avant ; par exemple, les eaux peu/profondes n’auraient jamais pu être réalisées à la première ou seconde étape.

C’est un peu plus évident si vous regardez la façon dont le rendu d’un mobi en particulier a changé tout au long de chaque étape. Prenons par exemple le lit : ne faites pas vraiment attention au thème du mobi, mais à la façon dont il est réalisé, les textures qui lui sont donnés. C’est une transition assez cool, je l’affirme avec l’image ci-dessous.

Très bien, je peux vous dire que vos paupières sont lourdes et que votre pop-corn est fini, ce qui signifie qu’il est temps pour moi d’arrêter de parler (où bien est-ce un message subliminal ?). Ce que nous pouvons retenir de toute cette histoire isométrique est que si le style Habbo est quelque chose qui a été dans un état de changement permanent, c’est parce que les pixels-artistes et la plate-forme sur laquelle Habbo est développée a changé. Il y a un ensemble de règles qui ont été créées et que nous devons suivre, par exemple: les contours noirs, le fait que la lumière émane en haut à gauche jusqu’en bas à droite (ce qui est chelou… peut-être que quelqu’un va poser une question sur la lumière sur Habbo, qui sait?), les bandes verticales, ainsi que les petits objets étant légèrement plus grand que dans la vie réelle et pour ça les canards sont tellement drôles.

Dans une certaine mesure où le changement est long et lent, le style et le volume des mobis (sérieusement, nous avons une tonne de mobis sur Habbo) nous donnent une grande marge de manœuvre en gardant de façon cohérente les choses sans avoir besoin de tout redessiner toutes les X années (oui, c’est vous que je regarde Area, Iced et Plastic). Dans un sens, c’est comme avoir un tas de crayons de couleur rouge de nuances légèrement différentes. Il y a des chances que tout nouveau crayon rouge s’adaptera quelque part dans le tas. Et aussi longtemps que nous suivons nos règles de style, cette affirmation suivante restera exacte : un crayon de couleur rouge est un crayon de couleur rouge, pas bleu.

Voilà donc le long chemin du style sur Habbo. Mais c’est plus complexe qu’un simple « il suffit de suivre les règles». Cette longue histoire des mobis que j’ai mentionné signifie aussi que, plus que probablement, nous avons déjà fait la même chose et nous pouvons aller les chercher pour s’en inspirer, c’est une référence. L’astuce est là : copier uniquement ce qui est nécessaire pour que les articles semblent toujours plus cool. Parfois, vous verrez que nous prenons des contours voire des morceaux de mobilier d’une gamme précédente pour l’attacher à de nouveaux mobilier. C’est une manière élégante d’assurer une sorte de communication visuelle commune qui se passe entre mobilier passé et présent (et ça aide à garder nos crayons rouge, en quelque sorte). Un exemple: les ballons copiés/collés et recolorés.

Donc, voilà. Notre style global isométrique sur Habbo qui incorpore certaines parties de mobis, entre les nouveaux et les anciens mobis, aident à garder les choses sur le plan de la cohérence. Il y a tout un sujet concernant le fait de garder des mobis dans une ligne cohérente, mais je pense que je vous ai probablement assez ennuyé comme ça ! :). J’espère que vous avez trouvé la réponse à cette question intéressante !

Article original | Blog Habbo

Traduction réalisée par MangeToiÇa

Sulake