Les jeux en ligne sont de plus en plus exposés à la fréquentation de personnes mal intentionnées. Thomas Gabriel Rüdiger, criminologue et universitaire allemand travaillant à la Fachhochschule der Polizei de la région de Brandebourg ainsi qu’au ministère de l’Intérieur de la même région, a récemment avertit dans un article paru dans la presse allemande du risque important de présence de cyber-pédophiles sur les réseaux sociaux : Habbo est pour lui l’une des plateformes les plus exposées. Nous vous parlions déjà de Thomas Gabriel Rüdiger dans cet article publié sur MangeToiÇa en 2013, un an après le scandale pédophile sur Habbo.
« AVEZ-VOUS DÉJÀ VU UN POLICIER SUR INTERNET ? »
Le criminologue explique que l’augmentation de la fréquentation de ces personnes est liée à la possibilité de faire sur Internet ce qu’ils ne peuvent faire dans la réalité : en se faisant passer pour une personne mineure, ils peuvent entrer en contact très facilement avec une personne du même âge. Ainsi, c’est en passant par des moyens de communications cryptés comme WhatsApp qu’ils peuvent demander des photos, ou fixer une date pour une rencontre.
Habbo est plus que jamais exposé à ce problème, c’est notamment pour cette raison que l’image de la communauté a été salie, en 2012. Pourtant, Paul LaFontaine, alors PDG de Sulake, avait annoncé une mesure de décisions visant à concentrer la modération sur ce fléau qu’est la pédophilie : renforcement de la modération, logiciel visant à cibler les paroles et les comportements des utilisateurs suspects, etc…
Pourtant, la réalité est toute autre. En France, Sulake est dans l’obligation de fournir les communications d’un éventuel pédophile poursuivi puisque Habbo doit coopérer avec les forces de police. En somme, il faut qu’il y ait eu un acte consommé (un rendez-vous, un envoi de photo, voire des attouchements ou un viol) ainsi qu’une plainte pour qu’une enquête soit ouverte. En outre, il existe des instances de surveillance des sites internet par une unité de la police dédiée à la traque des pédophiles, mais ceux-ci ne se concentrent que sur les sites de diffusion de photos (sites porno, blogs personnels, etc…) et non sur les réseaux sociaux en eux-mêmes.
« LES JEUX EN LIGNE AVEC UNE FONCTION DE TCHAT : 18 ANS MINIMUM »
Le criminologue poursuit son explication en donnant un point-de-vue personnel : pour lui, l’inscription sur des jeux en ligne comportant une fonction de tchat ne doivent être réservés qu’à un public âgé de plus de dix-huit ans. Son raisonnement n’est pas idiot, puisque cela éviterait tout comportement pédophile sur des personnes mineures.
Dans un même temps, l’Union Européenne est en train de réfléchir à un passage de 13 à 16 ans l’âge requis pour s’inscrire aux réseaux sociaux – dont Habbo – dans un but de protection de l’enfant.
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