Sur Twitter, les sondages et les annonces de fermeture de l’hôtel français se multiplient depuis ces derniers mois, pour atteindre son apogée suite à la modification des tarifs concernant le Habbo Club, désormais accessible avec des crédits et des diamants. Une augmentation qui n’est justifiée que par un prix similaire du Habbo Club depuis plusieurs années (en excluant le VIP Club), mais qui pousse les joueurs à acheter un abonnement directement depuis les SMS ou la Carte Bleue.
HABBO, UNE FIERTE ET UNE INSTITUTION MADE IN FINLAND
Helsinki, la capitale finlandaise, a vu naitre de nombreuses compagnies dont la spécialité est la création de jeux [Habbo, en 2000, Supercell (Clash of Clans) plus récemment], une large majorité de son économie fonctionne autour de l’industrie du « jeu vidéo ». Habbo était unique en son genre, à l’heure où les évolutions permettaient des graphismes plus modernes (pour ne pas le citer, IMVU, par exemple), la plateforme avait adopté des visuels complètement rétro, en favorisant les gros pixels, mais surtout avec un système de tchat, de personnalisation de l’avatar et de son appartement, et de nombreux jeux (SnowStorm, RodÉau, Battle Ball). Si la critique envers Habbo est si simple à réaliser aujourd’hui, elle ne l’était pas hier : Habbo prospérait partout, les sociologues étudiaient ce phénomène, et de nombreux articles universitaires ont analysé la première communauté d’adolescents au monde.
PROFIT NET EN FORTE BAISSE ? OUI, MAIS…
Sulake, maison-mère de Habbo dont la création a permis l’expansion de la plateforme à travers le monde, n’est pas une société qui doit s’autogérer financièrement : dès le départ, elle fût alimentée par de nombreux fonds d’investissement – dont l’opérateur de téléphonie Elisa Oy, qui détient actuellement l’intégralité de Sulake.
Lors de la publication d’un éventuel repère de pédophiles sur Habbo par ce qu’on devrait appeler des journalistes de Channel 4, chaîne britannique connue pour avoir une grande gueule mais très peu dans le pantalon et souvent moquée par ses consoeurs, tous les investisseurs ont arrêté d’alimenter Sulake : le rachat total de Sulake par Elisa a permis d’éviter la fermeture pure et simple de Habbo. Là, oui, il existait vraiment un risque de fermeture.
Pourtant, Elisa est prête à sauver à tout prix Sulake, et le symbole Habbo, par tous les moyens à travers une politique stricte. C’est d’ailleurs pour cela que le profit net de Sulake est établit à 842,000€ au 31 décembre 2014, un chiffre positif qui n’était pas arrivé à Sulake depuis 2012 — pour un chiffre d’affaire de 14 millions d’euros.
Sulake devient rentable, malgré la désertification progressive des hôtels, le manque d’animation, ou encore l’ennui qui règne tout simplement dans les communautés de la Habbosphère. Là où le joueur était au centre de l’entreprise il y a encore quelques années, tout a désormais changé : Elisa ne cherche qu’à tirer un bénéfice, certes moindre, comme toute entreprise, personne ne peut blâmer sa tactique, aussi pourrie soit-elle. Tous les chiffres de Sulake sont actuellement dans le vert.
HABBO A ENCORE DE LONGS JOURS DEVANT LUI…
Fermer Habbo, ce serait fermer l’un des symboles d’Internet, et surtout d’avoir investi dans un projet qui n’aurait pas été rentable pour Elisa. La longévité de Habbo, en général, de l’hôtel français, en particulier, ne peut pas être exprimée de façon quantitative : une chose est sûre, Habbo a encore de « beaux » jours devant lui, surtout lorsqu’il est entretenu par l’une des plus grosses entreprises de Finlande dont le chiffre d’affaire atteint le milliard d’euros chaque année…
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