Le New Stateman est un magazine paru chaque semaine outre-manche où l’on trouve des reportages de toutes sortes. Dans un article publié aujourd’hui, une journaliste raconte comment elle a appris à se masturber sur Internet via Habbo grâce à l’anonymat que procure le pseudonyme mais également parce que les faits commis sur Habbo ne laisse pas de trace (sans mauvais jeu de mots!). Elle a treize ans lorsqu’elle commence cette pratique.
« L‘un de mes autres sites internet favoris était Habbo, une sorte de lieu de tchat couplé aux Sims, où
je conversais souvent avec d’autres avatar pour du « cybersexe », qui consiste à écrire ce que vous voudriez faire à cette autre personne si vous étiez avec. Ce n’est pas surprenant d’apprendre que Habbo a été qualifié de « paradis pour pédophiles » et que le tchat fût suspendu temporairement suite à une enquête de Channel 4 rendue publique.
Je n’ai aucun doute sur le fait d’avoir eu des conversations à caractère sexuel avec des hommes plus âgés, qui aimaient le fait que je sois un enfant. Mais je soutiens à dire que ce que j’ai fais est mieux que ce que font les adolescents d’aujourd’hui, à envoyer des photos nues via SnapChat et faire des FaceTime à poil. [ici, sous-entendu qu’il ne s’agissait que de conversations en ligne et pas de photos]
Sur Habbo, je pouvais être totalement anonyme et, au moins, il n’y avait aucune preuve qui pouvait être utilisée contre moi dans cette optique de « revenge porn » que l’on rencontre aujourd’hui. Mon identité n’a jamais été révélée, ce qui veut dire que je pouvais faire ce que je voulais dans une manière sécurisée et contrôlée, et si je sentais que ça n’allait pas, je pouvais cliquer sur la croix rouge en haut à droite et tout disparaissait. En d’autres termes, la personne se situant de l’autre côté de l’écran n’a aucune importance.
Alors où en est la protection de l’enfant dans tout ça ? De ce que je me souviens, il n’y en avait pas beaucoup. Les adultes faisaient de leur mieux pour nous protéger, mais comme toutes les générations d’adolescents avant nous, nous faisions l’inverse. Les années 2000 ont été une glorieusement et étrange décennie où les enfants ont compris les nouvelles technologies beaucoup plus rapidement et plus instinctivement que la majorité des adultes qui les entourent.
À l’école, les cours d’informatique étaient dispensés par des enseignants d’âge moyen qui continuaient à être effrayés par les ordinateurs : ils nous avertissaient du danger des pédophiles qui rôdaient dans les tchats. Et bien entendu, nous les ignorions. L’école avait même essayé de bloquer la possibilité d’accéder aux tchats en ligne, mais nous utilisions des proxy pour contourner l’interdiction.
Je sais désormais que lorsque j’aurai des enfants, je ferai la même chose, l’idée que mes enfants puissent être exposés à la possibilité de s’exploser sexuellement avec des étrangers sur internet me fait peur et me dégoute. À juste titre. Mais maintenant ? Je ne peux pas m’empêcher de penser que je dois un grand merci aux côtés sombres d’Internet »
Traduit en Français par MTC | via NewStateman
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